Chateau Ventadour MoustierChateau Ventadour Moustier
©Chateau Ventadour Moustier
Le Château de Ventadour

Le Château de Ventadour

Plongez au cœur du Moyen-Âge et découvrez l’un des sites historiques et culturels les plus importants de la Corrèze …

L'histoire du Château

Dans la seconde moitié du IXe siècle, l’autorité des souverains carolingiens s’affaiblit et le pouvoir passe aux mains de Grands, comme les Comtes de Poitiers (qui sont aussi ducs d’Aquitaine). Ceux-ci confiés à des vicomtes le soin de les représenter. C’est ainsi que l’actuelle territoire de la Corrèze est divisé en plusieurs vicomtés : Turenne, Comborn et Ventadour.

Ebles choisit ce site élevé quoiqu’isolé pour installer le siège de son pouvoir. Il y édifie une première tour entre le milieu du XIe et le milieu du XIIe siècle. Un monastère est également installé à un kilomètre du site (bourg de Moustier-Ventadour). Au XIIIe siècle, le château connaît d’importants aménagements : construction de la courtine, de la tour « Saint-Georges », de la barbacane et de la souricière.

Durant la guerre de Cent ans, le château est occupé par une troupe de routiers commandée par Geoffroy Tête Noire (1379). Pendant une dizaine d’années, ils font de Ventadour leur base, pillant et rançonnant la région. En 1388, des troupes commandées par le duc de Berry mettent le siège et tuent Geoffroy d’un carreau d’arbalète. Il lègue alors le château à ses neveux et aurait également demandé à être enterré dans la chapelle. Le château est finalement repris par les Français après deux ans de siège.

La première moitié du XVe siècle est marquée par le retour des vicomtes et de nouveaux aménagements : édification du logis seigneurial, du donjon et d’une nouvelle chapelle.

En 1500, la seigneurie échoit par mariage de la dernière héritière à la famille des Lévis de Mirepoix qui porte désormais le nom de Lévis-Ventadour (leur château en Ardèche porte également le nom de Ventadour). A la fin du XVIIIe siècle, alors que se profile la Révolution, le site est à l’abandon et en mauvais état. Vendu à un démolisseur en 1800, il sert de carrière de pierres ; une porte est percée dans le rempart et un chemin aménagé pour faciliter le transport des pierres.

Classé Monuments Historiques en 1840, il est racheté en 1895 par les descendants des Lévis. Les premières fouilles archéologiques et les premières restaurations sont menées dans les années 1960. En 1988, la famille remet contre un franc symbolique le château à la commune de Moustier-Ventadour qui en confie la restauration et la gestion à la communauté de communes de Ventadour. La dévégétalisation et la restauration, accompagnées de fouilles archéologiques, sont menées entre 1999 et 2013.

Berceau de l'art du trobar

Des poètes, des « trouveurs de mots » (de l’occitan trobar = trouver) venant de toutes les classes de la société : voilà ce qu’étaient les troubadours ! On trouve aussi bien des seigneurs (Guillaume de Poitiers) que des chevaliers, des clercs (Gui d’Ussel) ou des personnages issus de classes moins privilégiées. Ils sont aussi bien homme que femme (Marie de Ventadour).

Maîtrisant la langue, jouant avec les mots, les troubadours sont des poètes et des compositeurs. Ils écrivent sur l’amour, la politique, l’histoire et débattent sur des thèmes religieux ou moraux.

Cet art du « trobar » s’épanouit de la fin du XIe au début du XIIIe siècle, d’abord dans le tout le sud-ouest puis il s’étend au nord du royaume et à d’autres pays européens. Il s’éteint avec la croisade contre les Albigeois.

Pendant un peu plus d’un siècle, le château de Ventadour est un lieu de création artistique et littéraire majeur. Depuis le vicomte Ebles II dit « lo cantador » (1107-1147) jusqu’à la trobaritz Marie de Ventadour (U1219), de nombreux troubadours créent et fréquentent le château.

Bien qu’il soit aujourd’hui l’un des troubadours les plus étudiés dans le monde (il nous a laissé une quarantaine de textes et une vingtaine de musiques), la vie de Bernart de Ventadour est surtout connue par le biais d’une vita (biographie) rédigée au XIIIe siècle, soit près d’un siècle après lui. Celle-ci nous raconte qu’il serait né au château et qu’il serait le fils de serviteurs. Repéré par le vicomte Ebles II, lui-même troubadour, Bernart de Ventadour serait instruit dans l’art du trobar mais chassé des lieux par le vicomte Ebles III pour avoir séduit sa femme. Il trouve alors un mécène auprès de la duchesse Aliénor d’Aquitaine qu’il a pu suivre en Angleterre après son remariage avec le futur roi d’Angleterre, Henri Plantagenêt (futur Henri II et père de Richard Cœur de Lion). Il rejoint par la suite la cour du comte Raimond de Toulouse et aurait fini sa vie au monastère de Dalon (Dordogne).

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